Dany Tran
Tissu aérien | Chaînes | Sangles

Métacorps suit le récit de 7 artistes de cirque à travers leurs expériences de la vie, de l’éclosion à l’ultime soupir.

Dans une succession de chapitres qui forment un cycle, nous explorons le corps dans toutes ses dimensions humaines, de la naissance à la mort, en passant par les étapes cruciales de la vie : la découverte de la différence, la confrontation aux injonctions, la recherche de la symbiose et l’affirmation de l’identité.

A travers cette création qui prend source directement dans les histoires personnelles des artistes qui la composent, j’ai voulu tracer un fil rouge reliant toutes ces expériences. Bien qu’en prenant comme sujet quelque chose d’aussi palpable que le corps, le dénouement trouve son sens à travers sa dimension métaphysique.

C’est à l’aube et au crépuscule de son existence physique que la frontière s’affine, que la temporalité ne devient plus qu’une notion vague et non linéaire, que tout s’amoncelle et se mélange. Devant ce kaléidoscope, au bord de son odyssée, je et être prend alors sens.

Métacorps est une façon pour moi de partager une réflexion personnelle sur le sens de la vie, une expérience sensorielle vertigineuse où les concepts de l’existence s’éclatent et s’oublient, et une quête thérapeutique du rapport à soi.

« Oh Wow! s’inspire de l’univers des cabarets burlesques pour reprendre les codes du sexy à notre manière. A travers ce spectacle, je veux montrer que le sexy n’a aucune forme ni couleur.

Présenter cette narration dans une forme circassienne a pour moi tout son sens. Le cirque est un art populaire, accessible à toustes. Choisir cette forme, c’est choisir de s’adresser à un public large.
Le cirque, c’est un art performatif et transgressif, qui côtoie le fantastique, en sublimant une certaine magie de l’impossible et du sur-humain. Ces définitions, nous les retrouvons dans notre interprétation du sexy : hors-norme et sans limite.

La symbolique de la scène et du public a également une place très précieuse pour moi. Au Cirque Fier.e.s, nous nous efforçons de la rendre accessible à toustes en brisant les barrières car nous croyons au pouvoir
qu’elle incarne. La scène est comme une société parallèle, une capsule hors de l’espace et du temps que nous créons, et dans laquelle, par définition, la personne sur scène est celle qui détient le pouvoir, peu
importe qui se trouve dans le public. Cette réalité alternative devient alors un espace où les pouvoirs peuvent s’inverser, et c’est pourquoi il est important pour moi d’en faire bon usage. Je veux profiter de cet espace pour redonner le pouvoir à des corps et des récits marginalisés. Ce que la société leur a pris, les maux que la société leur a créés, je souhaite qu’iels le récupèrent à travers cette nouvelle société que nous bâtissons le temps d’un spectacle.

Quant au public, il n’aura certes pas d’autres choix que d’accepter les règles, et cette redéfinition des normes que nous établissons, mais nous souhaitons qu’il y trouve également sa place. Dans cette nouvelle dynamique de pouvoir, nous la voulons inclusive, sans laisser pour compte quiconque, et dans le respect du consentement.

C’est à l’âge de 8 ans que Dany découvre les arts du cirque lors d’un séjour à Belle-île-en-Mer.

Il s’initie à la jonglerie, aux assiettes chinoises, au rola-bola et porte un intérêt particulier pour la boule d’équilibre. Une vocation naît alors.

Issu d’une famille d’immigrés asiatiques, les possibilités de pratiquer et d’entretenir cette passion s’envolent, ses proches lui vouant un autre destin. Il se consacre dès lors au dessin, exutoire solitaire de sa créativité.

Il intégrera plus tard l’ICD Business School, dont il sortira diplômé d’un Master en marketing stratégique et d’un MBA en marketing digital.

Se spécialisant dans le secteur audiovisuel, il cultive par ailleurs une appétence pour la photographie, dont il acquiert les savoirs en autodidacte. Il travaille alors pour un grand groupe de médias.

En 2019, poussé par l’envie de s’épanouir artistiquement, il quitte son emploi et développe une activité de photographe indépendant, réalisant des portraits singuliers, dans lesquels il intègre sa vision esthétique.

Amené, la même année, à l’école du Cirque Électrique pour un cours de tissu aérien, il se rattache à ses souvenirs qui ravivent la passion enfouie jusqu’alors.

Il y retrouve un nouveau mode d’expression et s’attèle à apprendre et s’entraîner une quinzaine d’heures par semaine, de nouveau en autodidacte, cette pratique prenant le pas sur toutes les autres.

En 2020, il participe à la fondation du Cirque Fier.e.s, collectif de cirque LGBTQIA+ et féministe intersectionnelle, avec qui il fait ses premiers pas sur scène quelques mois plus tard à la Marche des Fiertés de Paris.
Souhaitant partager, il enseigne les arts du cirque, de façon régulière, au plus grand nombre au sein de diverses structures (Compagnie Isis, Cirkoum, Cirqu’aouette, École du Cirque Électrique, Compagnie Le fil de soie) et occasionnellement à d’autres endroits (Coopérative De Rue De Cirque,…)

Il a participé au programme de recherche « Cirque Laboratoire » mené par l’IRCAM et ACIDS, en collaboration avec le Centre national des arts du cirque (CNAC) et le Cirque Électrique.

En 2022, il intègre les équipes du Parc Astérix (Compagnie des Alpes) afin d’y performer, incarnant un rôle taillé pour lui dans le cadre du nouveau format du Buffet de l’Horreur.

En décembre 2022, il initie la première création du collectif Cirque Fier.e.s, avec le cabaret Oh Wow ! au Consulat Voltaire, dont il assure la mise en scène. Fort de son succès, de ce spectacle émane une reprise nommée Oh Wow ! Retour de Flamme, en mai 2023.

Cette même année, il crée et met en scène Hall Of Monsters, un deuxième spectacle pour le collectif, qui voit le jour en octobre 2023 à La Parole Errante. A travers cette nouvelle création dont l’esthétique se veut forte, il explore la figure du monstre et ce qu’elle représente dans la société, rompant ainsi le mur qui subsiste entre la réalité et les mythes.

En septembre 2024, il crée et met en scène Métacorps, son troisième spectacle pour le collectif, dans le cadre de la programmation de la 17ème édition du Festival Jerk Off. Cette création a été pensée pour être jouée dans le jardin de l’Hôpital Tenon qui accueille un spectacle vivant pour la première fois.

Par ailleurs, sous l’engouement de ses élèves qu’il suit depuis plusieurs années, il crée la « House of Danger » en 2024 pour développer ses propres cours en partenariat avec le collectif Cirque Fier.e.s et la coopérative 2R2C.

Il continue de fouler les pistes et scènes de différents lieux à Paris et en France à la rencontre du public, passant par le Cabaret Sauvage, La Station – Gare des Mines, le Cirque Électrique, le Pavillon Villette, ou encore la Flèche d’Or.